Crédit photo : Anthony Lycett

La créatrice de mode et de costumes Anne-Sophie Cochevelou, travaille depuis son appartement / atelier de couture situé à Stoke Newington, dans le Nord-Est de Londres. Pour réaliser ses créations, elle utilise des vêtements et des accessoires qu’elle chine dans la ville. Elle est en train de coudre les épaulettes en gazon de sa nouvelle création, une robe pour une performance qu’elle fera à Pâques, lorsque nous commençons l’interview.

Est-ce que tu peux nous parler de ton processus de création ?

J’utilise des vêtements de base que je retravaille et que j’embellis avec des objets du quotidiens comme les jouets d’enfant…  Je  rends portable les objets et les déplace là où on ne les attend pas pour créer un effet de surprise. J’aime beaucoup utiliser des objets qui ont déjà une vie, les réutiliser. J’utilise aussi des références comme Alice au pays des merveilles, qui représente toute l’exubérance anglaise !

Tu déclines ton univers dans plusieurs disciplines !

Oui c’est vrai ! Je suis créatrice de mode et de costumes. Et je fais aussi des performances interactives, tournées autour du costume, dans des clubs ou des galeries d’art. J’ai fait une performance avec ma robe Lego, les gens les construisaient directement sur moi ! Une grande différence par rapport à Paris, c’est qu’à Londres, tu peux toucher à tout, ne pas entrer dans une case, être pluridisciplinaire.

Tu as grandi à Paris, pourquoi tu es venue t’installer à Londres ?

Je suis venue m’installer à Londres il y a 5 ans pour étudier la performance à l’école Central Saint Martin. Et puis j’y suis restée pour travailler. Au départ je vivais à Shoreditch, mais c’est devenu très hippster et inabordable. Comme à Paris, l’Est se développe beaucoup, c’est là où il y a les créatifs, les start up… Mais ça devient si cher que les artistes ont bougé hors de Londres. Pour m’agrandir, je me suis installée à Stoke Newington, au Nord-Est de Londres. Ici, il y a beaucoup d’anciens entrepôts reconvertis en maisons de couture et en studios d’artistes, des espaces où on vit et où on travaille.

Et ton rapport à la ville Londres ?

A Londres, les gens sont plus tolérants et apprécient la créativité. Je suis souvent habillée avec des vêtements excentriques, très colorés. Et les gens font des compliments ! Et puis Londres est une ville multiculturelle, ça m’inspire ! Je vais au marché de Spitafield pour trouver de la wax, des colliers massaï… Il ne s’agit pas de faire de l’appropriation culturelle mais de rendre hommage aux cultures qui cohabitent.

A Londres, où est-ce que tu trouves les vêtements de base et objets pour tes création ?

Ça m’a pris du temps de retrouver des équivalents à Emmaüs, où j’allais beaucoup quand je vivais en France ! Ici, je fais beaucoup de vides-grenier, comme le Car Boot Sell de Stoke Newington. Plus caché et moins touristique que le marché de Bricklane, il y a le marché de Walthomstow où je trouve les bases d’habit que je vais retravailler, des fournitures de couture… Il y a aussi les charity shop, qui sont les boutiques de seconde main, mais il faut faire attention à ce que ce soit pas du Primark vendu au même prix qu’en boutique ! Je vais aussi à Roman Road pour trouver des articles dégriffés. Pour les fournitures, je vais dans les Pound Shop, des bazars où tout est à 1£…

Et pour te fringuer à Londres ?

Je ne vais jamais dans des magasins, ça fait un peu prétentieux, mais je suis contre le système de la fast fashion. Je ne suis pas dans la consommation non réfléchie, les conditions de production m’interrogent aussi. Et puis, en achetant des vêtements d’occasion, on trouve des pièces de meilleure qualité,  mieux coupées, que personne d’autre n’aura ! J’ai un budget de 30 livres par mois de fringues et je m’habille différemment tous les jours ! Sinon, pour trouver des pièces de qualité et des boutiques de créateurs, vous pouvez aller à Church Street ou à Shoreditch…

Quels musées de Londres tu nous conseilles sur la mode ?

Le Victoria and Albert Museum a une section mode. Bientôt, il va y avoir une expo sur Balenciaga. Il y a aussi le Fashion and Textile Museum, qui expose  sur les tissus et des expos modes !

Pour découvrir son travail, c’est ici. Et la suivre sur Instagram, c’est par là !

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